Asnieres sur Seine ville tranquille

Publié le par Polititocard

Un rapport des RG dresse la liste des lieux où les jeunes s'affrontent en Ile-de-France. Malgré les derniers incidents, Paris semble plutôt épargnée.

«La capitale deviendrait-elle le «terrain de jeu», voire le «champ de bataille» des bandes de banlieue? C'est la question qui taraude les responsables de l'ordre public depuis la récente série d'incidents violents qui ont notamment opposé, à Paris, les GDN (Gare du Nord) aux Def'Mafia, place Pigalle et gare du Nord.

10% de la violence collective en Ile-de-France a lieu à Paris
Un rapport confidentiel des Renseignements généraux de la préfecture de police de Paris (RGPP), dont L'Express a eu connaissance, se révèle plus nuancé. Selon les policiers des RGPP, très proches du terrain, les rixes de jeunes à Paris ont diminué, passant de «23 faits recensés pour les huit premiers mois de 2006 à 15 depuis le début de l'année».

«10% des actes de violence collective enregistrés en Ile-de-France ont lieu dans la capitale», note le rapport, qui recense les endroits de Paris où les jeunes aiment se regrouper le soir ou en fin de semaine. Les Champs-Elysées, bien sûr. Mais aussi les Halles, dans le Ier, le quartier de la Goutte-d'Or, dans le XVIIIe, la place des Fêtes, dans le XIXe. Les gares, lieux évidents de passage, sont très prisées. Mais des établissements de nuit peuvent aussi servir de détonateur, comme l'a montré l'exemple des récentes bagarres qui ont démarré aux Folie's Pigalle ou à la Casa 128, rue La Fayette.

Pour le reste de l'Ile-de-France, le nombre d'affrontements entre groupes de jeunes connaît, selon le rapport, «une légère hausse: 147 en 2007, contre 130 pour la même période en 2006». Le document constate qu' «en grande couronne le phénomène tend à augmenter (en Seine-et-Marne et dans l'Essonne, notamment), il stagne en petite couronne». Les spécialistes des RGPP insistent sur le fait qu'aucun département de l'Ile-de-France n'est épargné. Ils dressent une carte des cités concernées, sorte de géographie des règlements de comptes en banlieue.

Un simple mauvais regard...
Certaines communes reviennent de façon récurrente: Savigny-le-Temple («qui fait figure de "vitrine" en matière de rixes») pour la Seine-et-Marne; Trappes, Chanteloup-les-Vignes et Carrières-sous-Poissy, par exemple, pour les Yvelines; Evry et Corbeil pour l'Essonne. Dans les Hauts-de-Seine, les villes d'Asnières, de Clichy, de Villeneuve-la-Garenne, du Plessis-Robinson et de Châtenay-Malabry sont particulièrement visées. En Seine-Saint-Denis, depuis plusieurs années, des tensions existent entre des groupes issus de cités d'une même commune: «La Maladrerie et Jules-Vallès à Aubervilliers, Paul-Eluard et l'Etoile à Bobigny, Hot 51 et la Courtilière à Pantin.» Dans le Val-de-Marne et le Val-d'Oise, les RG recensent plus d'une quinzaine de cités sensibles.

Les causes de ces rixes, elles, paraissent beaucoup plus difficiles à déterminer: «Un simple mauvais regard, explique le rapport, suffit parfois à enclencher un processus de violence qui peut déboucher sur des affrontements très graves.» La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a annoncé, le 6 septembre, la création d'une cellule de coordination de tous les préfets de la région Ile-de-France. Elle se réunira régulièrement auprès du préfet de police de Paris pour échanger des informations. Michel Gaudin, le préfet de police, envisagerait d'utiliser contre les bandes la même méthode qui sert depuis 2002 contre les vols à main armée. Une structure regroupant différents services de police a permis de traiter 4 583 faits et d'arrêter 356 personnes. Ce système permettra peut-être de savoir si les dernières affaires parisiennes sont dues au hasard ou si elles amorcent un phénomène de fond plus inquiétant.

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